France : des milliers de manifestants contre le poison du racisme et de l’extrême droite

France : des milliers de manifestants contre le poison du racisme et de l'extrême droite

Plus de 180 cortèges contre le racisme ont été organisés à travers la France, comme chaque année, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, instaurée par l’ONU le 21 mars. 

Des centaines de syndicats, d'associations locales et nationales, ainsi que des partis de gauche, ont répondu à l’appel pour dénoncer « l’augmentation alarmante des actes racistes », selon la Ligue des droits de l’Homme (LDH). « La situation est grave », a-t-elle souligné dans un communiqué, pointant du doigt un climat de plus en plus hostile pour les personnes victimes de discriminations en raison de leur origine, de leur couleur de peau ou de leur religion.

Les organisateurs, dont la LDH, Attac, La Cimade, la CGT, SOS Racisme et bien d’autres, ont martelé que c’était « l’heure de la riposte » face à la montée de l’extrême droite et des discours de haine. « Nous ne concevons pas la société autrement que dans la fraternité, marquée sur le fronton des édifices publics, aux côtés de la liberté et de l’égalité », ont-ils déclaré dans un appel commun. Ils dénoncent également « les comportements racistes et xénophobes » devenus « le quotidien pour tant de personnes », ainsi que « les actes violents qui se multiplient, faisant vivre dans la peur, la souffrance, et l’injustice d’un quotidien de discriminations ».

Cependant, la mobilisation a été quelque peu éclipsée par les polémiques entourant La France insoumise (LFI). Le parti a été critiqué pour avoir relégué la lutte contre le racisme au second plan, en élargissant le mot d’ordre des manifestations pour inclure une opposition au gouvernement et à l’extrême droite.

« Un autre projet de société, humaniste, solidaire et égalitaire »

Une controverse a également éclaté autour d’un visuel généré par intelligence artificielle, représentant l’animateur Cyril Hanouna avec une expression agressive, ce qui a valu à LFI une condamnation pour « atteinte au droit à l’image ». Le parti a annoncé faire appel de cette décision.

Malgré ces tensions, les autorités attendaient entre 50 000 et 60 000 manifestants dans tout le pays, dont 10 000 à 20 000 à Paris. Des craintes ont été exprimées quant à d’éventuelles dégradations et affrontements avec la police, notamment en raison de la présence supposée d’une centaine d’éléments radicaux.

À Toulouse, La Cimade a rappelé que « nous constatons qu’il y a de plus en plus d’attaques contre les étrangers », illustrant l’urgence de la mobilisation. Ces marches, organisées sous le mot d’ordre « Né·e·s ici ou venu·e·s d’ailleurs, uni·e·s contre le racisme ! », visent à promouvoir « un autre projet de société, humaniste, solidaire et égalitaire ». Les organisateurs dénoncent également « les discours de haine désinhibés » et « les propos mensongers de responsables politiques et de médias », qui stigmatisent des populations entières.